dimanche 31 octobre 2010

Le suicide des femmes en Chine

Extrait du site Lacanchine

Le suicide des femmes en Chine

Avec de 250 000 à 300 000 suicides par an, selon les experts, soit un toutes les deux minutes, la Chine représente un quart des suicides dans le monde, pour environ un sixième de la population. Elle est apparemment le seul pays de la planète où les femmes se suicident plus que les hommes (58 %). Ce sont surtout celles des campagnes qui sont les plus exposées : quand elles n'en peuvent plus, elles avalent des pesticides. « Les gens sont devenus plus fragiles, explique Zhang Chun, directeur du réseau d'aide contre le suicide de Nankin (est), surtout les groupes défavorisés et l'élite. Depuis l'ouverture, les changements sociaux rapides et les contradictions entre les valeurs traditionnelles et modernes ont fait perdre aux gens leur équilibre psychologique », note-t-il, « beaucoup essaient de retrouver leur équilibre par la course à la fortune ».
Dans la Chine désormais 4e puissance économique mondiale, le suicide est la première cause de mortalité des 15-34 ans. Le pays est aussi l'un des rares où les ruraux se suicident plus que les citadins. « Le nombre de suicides à la campagne est trois fois celui des villes », indique Yang Qing, professeur de psychologie à l'Université de Shenzhen (sud). Huo Datong, premier psychanalyste à avoir ouvert un cabinet en Chine, voit de plus en plus de troubles névrotiques et psychotiques. « Avec les réformes, la société est devenue plus compliquée, l'individualisme plus fort et les problèmes psychiques de plus en plus graves », explique M. Huo, contacté à Chengdu, dans le Sichuan (sud-ouest). « On voit dans les hôpitaux psychiatriques beaucoup de patients psychotiques à cause du développement économique qui a (entraîné) une dissolution des liens parentaux et familiaux, un isolement des autres ». « La pression du travail est devenue plus grande qu'avant, les gens sont plus angoissés (...) les symptômes névrotiques sont devenus plus fréquents », ajoute-t-il.
Les Chinois, tiraillés entre modèles communiste, confucianiste et capitaliste, n'ont pas non plus de dieu vers lequel se tourner. « Ici ce n'est pas comme dans les pays occidentaux où la plupart des gens croient en une religion », relève Zhu Wanli, un psychologue de Chongqing (sud-ouest), « la majorité des gens n'ont pas de croyance ». Et si les Chinois vont dans les temples, c'est souvent pour brûler des bâtonnets d'encens censés leur apporter... la fortune.



Quand les chinois quittent le train en marche…

(China Trade Winds (HK) Ltd - Éditorial n° 39)


2-8 décembre 2002

Tous les ans, 2 millions de chinois veulent se donner la mort, et 287 000 réussissent. Le suicide est la première cause de mort pour les 15-34 ans (19 %). Avec un tiers des suicides sur Terre, la Chine détient le record de morbidité : consciente du risque majeur, la mairie de Pékin finance (2 millions Yuans) le premier Centre de Recherche et Prévention du mal. Choix rare, révélateur de l’urgence, les rênes du Centre ont été confiées à un étranger : le Dr M. Phillips (US), qui dévoile (30.11.2 002) dans Lancet, prestigieuse revue médicale, deux ans d’enquête sur 519 suicidés en Chine et dresse leur « autopsie psychologique ».
Il en ressort un portrait-type très différent du reste du monde.
La femme y tient le premier rang (52 %, 1/4 de plus que la moyenne mondiale). 84 % des cas sont au village.
63 % se tuent au pesticide.
63 % seulement sont malades mentaux (contre 90 % à l’Ouest) : le suicide chinois est un acte plus impulsif qu’ailleurs.
L’étude fait une découverte majeure : le suicide chinois dépend non d’une, mais de plusieurs causes cumulatives parmi lesquelles : 1. un autre suicidé dans l’environnement du malade, 2. une tentative précédente, 3. une dispute, et — avant tout ! — 4. la pauvreté.
Après le diagnostic, le traitement : cette petite équipe (33 médecins/infirmières) combattent sur tous les fronts des facteurs à risque en même temps :

a.    Dès qu’un suicide a eu lieu dans une collectivité (usine, école, hôpital), le centre envoie un psychiatre pour prévenir les suicides en chaîne.

b.    Face au stress de la ville, le désespéré anonyme trouve sur le site internet du centre, un « kit de premiers soins », ou échange avec lui par e-mail.

c.    Pour tout suicidé en urgence dans trois hôpitaux de Pékin, le centre envoie un médecin offrir la première assistance et former ses collègues (qui, jusqu’à présent, ne soignent que la blessure physique).

d.    Fer de lance, le premier téléphone rouge anti-suicide ouvre (5.12.2002) son service gratuit (pour Pékin), cinq lignes 24 heures/24 (n° 800-810 1117). Pour chaque appel, cinq buts : permettre l’épanchement du malade, évaluer le risque de passage à l’acte, détecter la maladie mentale, offrir des options de réponse au drame présenté (ex : l’infidélité du mari), offrir d’autres aides (ex : conseil juridique, ou protection contre la violence conjugale).

Face à l’océan de détresse cachée, ces efforts peuvent sembler un fétu. Mais le Centre est la première et seule source d’aide de ce type en Chine, rêvant d’inspirer une structure nationale – premier pas pour remonter la pente !



Un système de prévention de suicides à l'étude en Chine

(Le quotidien du Peuple)


Un(e) Chinois(e) se donne la mort toutes les deux minutes. La Chine répertorie chaque année environ 280 000 suicidé(e)s.

Face à ce fait, le gouvernement chinois accélère la mise en place d'un programme national de prévention des suicides, considérés comme relevant du problème de la santé mentale.

Ce plan consiste à conjuguer les efforts des couches sociales pour régler ce problème, a expliqué Qi Xiaoqiu, chef de la division du contrôle des maladies du ministère de la Santé publique, lors d'un atelier international sur ce sujet. Des experts chinois et étrangers y ont discuté une structure de ce programme.

La Chine, qui représente 20 % de la population mondiale, enregistre pourtant un quart du total des suicides du monde. Le suicide y est devenu le premier facteur de décès de la population âgée entre 15 et 34 ans.

Cependant, à la différence des autres pays, la Chine connaît à la campagne un taux de suicide de loin supérieur à celui en ville. 58 % des suicidés ont mis fin à leurs jours avec le pesticide, en vente libre dans la région rurale.

Un autre aspect anormal est que la Chine est l'un des rares pays ayant un taux de suicide plus élevé chez le sexe féminin que chez le sexe masculin. Chaque année, plus de 150 000 femmes se donnent la mort et 1,5 millions de femmes tentent d'agir ainsi, dans ce pays, selon Wu Xuehua, conseiller auprès de la Fédération chinoise des femmes.

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