jeudi 17 mars 2011

Ne pas regarder le risque !


 Je mène une démarche scientifique sur la culture chinoise.  Il faut donc dégager des "objets" formalisé par un X, symbole utilisé dans différentes fonctions de la la forme F = a X + b.

Pour bien identifier ce qui relève de  X, a et b, il faut envisager X dans différents contextes culturels utilisant les mêmes objets. Il est donc nécessaire, par méthode, de confronter la culture chinoise à la culture japonaise. Par exemple, quelles sont les valeurs différentes utilisées pour le "X = rapport à la nature", "X = pour le rapport à la mort", "

X = pour le rapport à l'autorité" ?

Il se trouve qu' une opportunité tragique (le tsunami, la catastrophe nucléaire) a suscité beaucoup de contributions sur la culture japonaise. Nous collectons ici ces différentes contributions en vue d'une analyse ultérieure.

Voici une de ces contributions :


Explosion à la centrale nucléaire de Fukushima


Catastrophe nucléaire de Fukushima : les mensonges à répétition de Tepco

Extrait de Post.fr le 28/03/2011

Panique puis confusion !

Comme l'annonce 20minutes.fr : "L'exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, au Japon, a annoncé dimanche que le niveau élevé de radioactivité enregistré plus tôt dans la journée au niveau du réacteur n°2 était erroné. Tepco avait indiqué tôt dimanche que le niveau de radioactivité dans l'eau qui s'est accumulée dans la salle des turbines du réacteur était dix millions de fois supérieure au niveau habituel."

Ce raté énorme ne cache-t-il pas un nouveau mensonge, comme il y en a eu déjà dans cette histoire ? Ce manque de transparence entretient la méfiance de la population...


Rappelons les précédents mensonges et les irrégularités dévoilées au sujet de la centrale, décrites dans cet article du Monde : "Le 7 février, un mois avant le séisme et le tsunami qui ont endommagé la centrale nucléaire de Fukushima, l'agence de régulation nucléaire japonaise a autorisé le maintien pendant 10 années supplémentaires du plus ancien des six réacteurs de la centrale, malgré des avertissements concernant sa sécurité, a révélé lundi 21 mars le New York Times."

Autre fait curieux, relaté par 20minutes.fr le 17 mars dernier dans un petit article intitulé "Japon : Catastrophe nucléaire de Fukushima: Une employée de la centrale témoigne " : une ingénieure de la centrale de Fukushima, Michiko Otsuki, s’est exprimée sur Mixi (équivalent japonais de Facebook), après avoir été évacuée du site lundi, désirant parler au nom de ses 180 collègues "sacrifiés" qui travaillent encore au sein de la centrale nucléaire afin d’en refroidir les réacteurs : Elle dit au passage que le système de refroidissement de la centrale avait été détruit : "La machine qui refroidit le réacteur est en bordure de l’océan et a été détruite par le tsunami. Tout le monde a travaillé désespérément pour essayer de le faire fonctionner à nouveau malgré la fatigue et le ventre vide". Son billet a été très vite supprimé, avec pour explication qu'il risquait d'entretenir la panique.

On nous fait croire pourtant que en rétablissant le courant on allait essayer de faire repartir le système de refroidissement, tout en arrosant à l'eau de mer en attendant. Or le 23 mars, comme l'annonce cet article du Monde intitulé "Fukushima : le refroidissement de la centrale pourrait prendre "plusieurs semaines"": "l'utilisation d'eau de mer, inadaptée au refroidissement, pose problème. Pour l'IRSN, "la présence de sel dans l'eau injectée pourrait altérer le refroidissement du combustible à très court terme. Il y a risque de cristallisation du sel injecté avec l'eau de mer dans les cuves des réacteurs". L'institut recommande l'approvisionnement de la centrale en eau douce." On nous explique que l'eau de mer est corrosive et endommage les circuits de refroidissement, qu'il faut passer à l'eau douce."

Or les ingénieurs devaient bien savoir que l'eau de mer était corrosive... A moins que cela corrobore le fait que les circuits de refroidissement étaient de toute façon "out", donc l'endommager avec de l'eau de mer n'y changeait rien. Sauf qu'elle sera le prétexte, l'excuse, l'alibi pour justifier que l'endommagement des circuits aura été causé par cette eau de mer, pour cacher un mensonge, à savoir que l'on savait qu'ils étaient déjà détruits...

Jacques Dutronc avait raison "on nous cache tout, on nous dit rien ..."


Selon l'Expansion.fr - publié le 21/03/2011
Par Julie de la Brosse

De Tepco à General Electrics en passant par Areva... plusieurs entreprises ayant participé à la construction et à l'exploitation de la centrale de Fukushima sont mises en cause.

Aurait-on pu éviter l'accident de Fukushima ? Aujourd'hui, le Tsunami reste le responsable officiel de la catastrophe nucléaire japonaise. Mais depuis quelques jours, alors que la situation sur place n'est toujours pas résolue, l'examen des responsabilités révèle des failles dans les systèmes de sécurité des différents acteurs du nucléaire...

Tepco, le spécialiste des scandales

Tepco surtout, l'exploitant japonais de la centrale, est sur la sellette. Ce lundi, des informations ont révélé que quelques jours avant le drame, l'opérateur avait remis un document aux autorités dans lequel il reconnaissait avoir faussé les données des registres de contrôle. D'après ce document en date du 2 mars, soit neuf jours avant le séisme, Tepco n'a pas procédé à des inspections normalement prévues. Des équipements essentiels comme des groupes électrogènes, des pompes et d'autres parties des systèmes de refroidissement n'ont pas été examinés comme ils auraient dû l'être. Si, selon l'agence de sûreté nucléaire japonaise, le lien entre les accidents et ces manquements n'est pas établi, cela ne fait que renforcer la pression sur la compagnie d'électricité tokyoïte, déjà habituée aux controverses.

De fait, l'EDF japonais n'en est pas à son premier scandale. A plusieurs reprises, l'électricien a été épinglé pour avoir dissimulé ou sous-estimé des incidents antérieurs. En 2002 notamment, Tepco doit stopper temporairement ses 17 réacteurs nucléaires à eau bouillante (BWR), pour avoir maquillé une trentaine de rapports d'inspection faisant état de fissures ou de corrosion sur les enveloppes entourant les réacteurs. Parmi ceux-ci figuraient déjà ceux de Fukushima... Plusieurs réacteurs sont alors fermés et la direction contrainte de démissionner. Entre 2006 et 2007, plusieurs autres falsifications sont encore révélées, jetant à nouveau trouble sur les pratiques de l'exploitant.

Aujourd'hui, Tepco est aussi critiqué pour sa gestion calamiteuse de la crise. Certains reprochent au groupe d'avoir attendu 24h pour asperger ses réacteurs d'eau de mer. Les retards pris dans l'annonce des incidents à répétition, les communiqués incompréhensibles et les multiples questions restées sans réponse ont même fini par faire réagir le gouvernement nippon. Quant au PDG du géant nucléaire, il a disparu de la circulation, laissant s'exprimer son bras droit. A aucun moment, il n'a daigné se rendre sur place, à la centrale de Fukushima.

General Electrics, le constructeur immunisé

Le constructeur des centrales, General Electrics, lui non plus n'échappe pas aux critiques. Le groupe américain a livré 3 des 6 réacteurs de Fukushima entre 1967 et 1973. Or, selon la presse américaine, ce système de réacteurs à eau bouillante, dits "Mark 1", a fait par le passé l'objet de plusieurs avertissements très sérieux concernant la fiabilité des réacteurs. Dès 1972, un représentant de la Commission de l'énergie atomique américaine, Stephen Hanauer, avait prôné son interdiction. Ce dernier envisageait précisément le scénario qui s'est produit à Fukushima : panne des circuits de refroidissement, surchauffe, formation d'hydrogène, pression, explosion... A l'époque, un autre expert de la Nuclear Regulatory Commission, Harold Denton, avait estimé à 90 % le risque d'explosion du système Mark 1 en cas de surchauffe liée à un accident. Plus récemment, un ancien ingénieur de GE, Dale Bridenbaugh, révélait à l'agence Reuters avoir démissionné il y a trente-cinq ans à la suite de ses doutes sur la fiabilité du système Mark 1. Depuis la centrale de Fukushima aurait été adaptée pour remédier à ces failles.

Chez General Electrics, en tous cas, on continue de défendre âprement la sécurité des Mark 1. Aujourd'hui, 32 installations de ce type fonctionnent dans le monde, sans qu'aucun accident ne se soit jamais produit, insiste le groupe. Quoi qu'il en soit, le constructeur américain ne craint pas grand-chose dans la catastrophe de Fukushima : dans législation japonaise, la responsabilité en cas d'accident nucléaire pèse quasi-exclusivement sur l'exploitant de la centrale.
La négligence des autorités japonaises

Les autorités de contrôle du nucléaire et le gouvernement japonais font bien sûr l'objet de toutes les attentions. Il est notamment reproché à l'inspectorat japonais de la sécurité (le NISA) de ne pas avoir prévu de sources électriques d'appoint en cas d'accident. Et d'avoir particulièrement mal informé japonais des risques qu'ils encouraient. Quant au gouvernement, il aurait été avertit dès 2008 des risques pesant sur ses centrales. Selon un câble WikiLeaks, l'AIEA aurait à cette époque prévenu le Japon que ses normes antisismiques étaient périmées, et que ses réacteurs n'étaient conçus que pour résister à des séismes d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter (contre 9 pour le séisme du 11 mars). L'avertissement ne sera pourtant jamais entendu.

Areva, le fournisseur de produits dangereux ?

L'entreprise n'a a priori rien à voir avec la catastrophe de Fukushima. Et pourtant, depuis l'explosion de la centrale, les associations anti-nucléaires mettent en cause la responsabilité d'Areva dans ce terrible accident. Le groupe français livre à la centrale japonaise, du combustible retraité, appelé Mox. Fabriqué à partir de plutonium (6 à 7%), issu de combustible usés sortant des centrales nucléaires, et d'uranium appauvri, ce combustible serait, selon les anti-nucléaires, d'une toxicité redoutable. Beaucoup plus dangereuse en tous cas que le combustible classique (quasiment uniquement composé d'uranium). Depuis plusieurs années maintenant, l'association Greenpeace préconise d'ailleurs de renoncer au MOX dans les réacteurs de Fukushima. De quoi faire frémir le groupe nucléaire français, selon qui une quarantaine de réacteurs dans le monde fonctionnent avec du MOX.

Selon Le Point.fr - Publié le 17/03/2011
Par Michel Colomès

Un ingénieur qui avait participé à la construction des réacteurs de la centrale de Fukushima avait décelé une faiblesse dans l'enceinte de confinement.

Fukushima, les fausses certitudes de l'EDF japjavascript:void(0)onais
Les réacteurs n°3 et 4 de Fukushima, photographiés mercredi 16 mars © Tepco


Tepco, compagnie japonaise qui exploite le site nucléaire de Fukushima, savait depuis 35 ans qu'il y avait des risques accrus en cas de problème de chaleur excessive sur certains des réacteurs de sa centrale. C'est un des ingénieurs de General Electric, responsable de sa mise en oeuvre en 1960, Dale G. Bridenbaugh, qui avait décelé cette faiblesse. Le géant américain General Electric est à la fois le concepteur et le constructeur de ce type d'installation baptisé Mark 1. Cinq des six réacteurs de Fukushima sont de type Mark 1. Vingt-trois des cent cinq réacteurs des États-Unis, dont celui d'Oyster Creek, dans le New Jersey, et de Nine Mile Point, dans l'État de New York, le sont également.

Bridenbaugh s'était aperçu que les Mark 1 avaient deux types de problèmes liés à leur conception : l'un, relativement mineur, concerne le stockage des barres d'uranium utilisées ; l'autre, infiniment plus grave, est la relative fragilité de l'enveloppe de l'enceinte de confinement, la "cocotte-minute" qui renferme le réacteur.

Démission

L'ingénieur avait fait un rapport à ses supérieurs de General Electric en leur précisant qu'en cas de surchauffe brutale du coeur du réacteur, l'enceinte de confinement était susceptible de subir des dommages tels que son étanchéité n'y résisterait pas. C'est exactement ce qui s'est passé dans le réacteur n° 2 de Fukushima après que le monstrueux tsunami, et non le tremblement de terre dont il était la conséquence, eut endommagé, en les noyant, les pompes qui permettaient de refroidir le coeur en lui fournissant la quantité d'eau dont il avait besoin pour l'empêcher d'entrer en fusion. C'est, à ce jour, la seule enceinte qui a été endommagée et a perdu son étanchéité.

C'est Bridenbaugh lui-même qui a révélé cet accident annoncé, lors d'une émission de la chaîne de télévision ABC. Il a précisé que, faute de pouvoir convaincre ses supérieurs, il avait préféré, à l'époque, démissionner, pour ne pas avoir à cautionner ce qui lui paraissait inéluctable, à un moment ou à un autre.

Interrogé par ABC, General Electric a refusé d'apparaître dans l'émission, mais a répondu par mail qu'il avait, depuis que les réacteurs étaient en service, fait plusieurs modifications et renforcé le cercueil en acier qui protège le coeur du réacteur. Le porte-parole de la compagnie, Michael Tetuan, a même eu ce mot : "Ce réacteur est pour nous tellement sûr et rustique que nous le considérons comme notre cheval de trait industriel.Même les chevaux de trait peuvent avoir leur faiblesse devant le tsunami du siècle.

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